Générer la conscience climatique à travers un apprentissage sud-sud
Le Sénégal est un pays où durant des millénaires, les paysans ont pu gérer leurs risques climatiques. Il y a de formidables connaissances endogènes sur les indicateurs du climat, et d’incroyables connaissances avancées sur la gestion de la sécurité alimentaire dans un pays où aucune goutte d’eau de pluie ne tombe 8 mois durant de l’année.
En Colombie, le climat continue à gérer les paysans. Les ressources en eau abondantes et les « sources intarissables d’eau» que connaissent plusieurs régions dans ce pays montrent que le climat est presque une question d’après coup pour la population.
Mais les récentes variabilités climatiques ont causé des dommages considérables sur les infrastructures du pays, et provoqué le dégâts pour les paysans qui ont connu aussi bien des sécheresses que des inondations durant les 3 années antérieures. Et ainsi l’histoire a amené ensemble le Sénégal et la Colombie pour un échange d’apprentissage sur comment apporter le climat dans la conscience de la nation.
En savoir plus: regarder une vidéo sur le changement climatique en Colombie
Au centre de ce processus d’apprentissage est le département de Kaffrine, où le programme CCAFS travaille avec l’Agence Nationale l’Aviation Civile et de la Météorologie (ANACIM), la direction générale de l’agriculture, et bien d’autres institutions locales pour délivrer les prévisions climatiques saisonnières aux paysans. Juste après trois ans, la région a montré comment les services d’information climatiques peuvent révolutionner l’agriculture, et les bons résultats sont déjà en train de se répandre dans trois autres régions qui adoptent actuellement des approches similaires.
Regarder la vidéo sur notre travail d'information climatique actuel à Kaffrine, au Sénégal.
La délégation colombienne, constituée de fonctionnaires venant du secteur rizicole (FEDEARROZ), du secteur des céréales (FENALCE), l’institut national de la météorologie (IDEAM), et de l’Université nationale, sont témoins de comment un pays, où le climat est au centre de la culture et de la société, est en passe d’être mondialement en tête pour la gestion de la variabilité climatique.
Les échanges consistent à passer un jour au champ, où voir c’est croire, suivi un atelier d’échange où les deux pays partagent leurs expériences et approches pour l’adaptation au changement climatique.
Tout le processus d’apprentissage est en cours de documentation, et est scellé par un partenariat d’une grande portée que le programme CCAFS, le CIAT et le Ministère de l’Agriculture de Colombie ont établi. Les leçons tirées doivent traverser l’Atlantique pour être mises en œuvre en Colombie. Le souhait est que le secteur agricole Colombien puisse voir le climat non pas seulement comme une nuisance, mais aussi comme une opportunité pour maximiser les moyens de d’existence des paysans.
Pour le Sénégal, ce processus démontre l’importance de cette expérimentation de Kaffrine, et souligne le besoin de mettre à l’échelle cette expérience au niveau national. Lorsque 10 personnes de Colombie ont la volonté de voyager durant 36 heures et prendre une semaine de leur agenda pour écouter cette expérience Sénégalaise, ce pays devrait être fier du fait que ce qui se passe à Kaffrine est un trésor à valeur de protection et de démultiplication.
Ainsi, qui sait quand-est-ce que le Sénégal et la Colombie se rencontreront de nouveau, mais cela pourrait juste être courant Brésil 2014. Pour le moins concernant cet échange, le résultat semble être un match nul bien mérité!
Andrew Jarvis Theme Leader for Long-term adaptation. Dr. Jarvis est basé au Centre international d'agriculture tropicale (CIAT), en Colombie.