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Les médias sont potentiellement des instruments de changement social participatif et interactif.

Pour bâtir des consensus et des décisions pertinentes et planifier les actions favorables au changement des mentalités, de comportement et d’éveil de conscience, les journalistes offrent indubitablement un avantage certain. On ne peut pas faire changer les mentalités et les comportements et éveiller la conscience des populations sans une touche d’information et de communication. Une option chère au Programme de Recherche sur les Changements Climatiques et la Sécurité Alimentaire (CCAFS) qui veut faire du développement durable la centralité de ses actions.

Comme vous le savez le Programme de Recherche sur les Changements Climatiques et la Sécurité Alimentaire (CCAFS) fait la promotion du développement de l’agriculture intelligente face au climat, soutenue par une approche qui vise simultanément l’augmentation de la productivité, celle de la résilience des producteurs et la réduction des Gaz à Effet de Serre (REGES) .

Les défis pour l'agriculture dans le cadre du changement climatique sont énormes. Face à ce constat, le Programme CCAFS a accéléré la cadence face à la mise en place dans ses zones d’intervention l’agriculture climato-intelligente en vue d’anticiper afin d’intégrer les paramètres de ces dérèglements ainsi que des transformations agricoles dans une perspective de développement durable.

Au-delà le Programme CCAFS a mis en place des plateformes nationales déclinées en plateformes locales au niveau des pays d’intervention pour baliser le terrain d’accueil de ces mutations agricoles qui ne se feront pas sans des politiques publiques hardies et des mécanismes financiers innovants.

C’est tout le sens de l’atelier qui a réuni à Dakar au Sénégal une vingtaine de participants journalistes internationaux, régionaux et nationaux, experts de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la Météorologie (ANACIM), des Chercheurs de l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA), et des Techniciens du Ministère de l’agriculture et de l’équipement rural, et qui a permis de mettre ensemble ces acteurs qui travaillent dans le domaine des changements climatiques; ils ont échangé sur les notions de changements climatiques et sur les actions développées au Sénégal par le programme CCAFS.

Les responsables du Programme CCAFS ont compris qu’avec le concours de la presse, la question des changements climatiques gagnera en acquis et en visibilité ; elle sera projetée au centre des préoccupations ; d’où l’intérêt de questionner l’efficacité des actions entreprises pour promouvoir la lutte contre les changements climatiques.

C’est dans ce cadre que se justifie la formation reçue par les journalistes dont l’objectif est de faire en sorte qu’ils soient outillés afin de pouvoir porter le message et d’apporter à la COP 21 de Paris 2015 les preuves de cas de succès obtenus sur l’agriculture intelligente face au climat aussi bien au Sénégal qu’en Afrique.

Que les journalistes puissent s’approprier du projet et d’assurer une large diffusion des informations climatiques. Cette approche communicationnelle et participative attendue des journalistes va jouer un rôle prépondérant voire capital pour développer les villages d’agriculture climato-intelligente issus des terroirs et des exploitations familiales.

Pour cela il urge de faire en sorte que les informations scientifiques et techniques qui sont générées dans le cadre des villages d’agriculture intelligente face au climat puissent faire écho et être portées et aller loin jusqu’à influencer aussi bien les politiques les décideurs mais également les bénéficiaires finaux .

Au cours de l’atelier les journalistes internationaux ont interagit avec les journalistes nationaux du Sénégal et d’Afrique et ont pu échanger autour des questions de l’information climatique son utilité au Sénégal pour avoir une perception commune de l’importance accordée à la lutte contre les changements climatiques et les mesures adaptatives et d’atténuation mises en place

Les discussions qui en sont issues démontrent à suffisance que les journalistes doivent s’orienter d’avantage vers une information et une communication offensives pour la promotion de la lutte contre les effets néfastes des changements climatiques ; les africains doivent également apprendre de leurs confrères européens comment peuvent ils impacter leur participation aux conférences internationales à l’instar de la COP 21 qui s’annonce en décembre prochain et peser de tout leur poids dans la couverture des négociations

Les solutions africaines existent l’exemple des Villages Intelligents en est la preuve réelle ; au Sénégal l’ISRA, l’ANACIM , le MAER et le Programme CCAFS sont entrain de développer au niveau du département de Kaffrine un modèle de village intelligent face au climat; cette notion est basée sur un certain nombre d’éléments notamment l’information locale le développement et l’utilisation des services climatiques le développement de raccourcis et de politiques intelligents face au climat et de notions de développement du futur village.

De telles solutions doivent être portées à l’attention de la communauté internationale; et pour ce faire l’appui des médias est plus que nécessaire et toute forme confondue pour que ces derniers puissent s’approprier notamment le concept en lui-même mais également tous les produits qui en sont issus ;le climat pose des enjeux multiples et multiformes; beaucoup d’initiatives ont été entreprises par d’autres acteurs dont la mutualisation des moyens et la mise en synergie d’actions doivent être confortées pour mieux porter le plaidoyer africain basé sur des arguments solides

Au sortir de l’atelier les journalistes ont tous témoigné de la bonne compréhension des meilleures pratiques en matière de reportage sur les changements climatiques et sur les voies et moyens d’améliorer la couverture à l’aide des ressources scientifiques en ligne et du concept de villages intelligents face au climat et l’impact des services d’information sur le climat au niveau local régional et mondial.

Auparavant les participants ont suivi le panel sur l’utilisation de la science dans le rapportage sur les changements climatiques animé par des scientifiques expérimentés qui ont axé leurs interventions sur les meilleures pratiques et des écueils à éviter en matière de reportage sur les changements climatiques ;les participants se sont ensuite soumis à l’exercice d’exploration des outils en ligne pour les rédacteurs scientifiques avant de passer en revue les solutions relatives aux changements climatiques mettant en relief le concept de villages intelligents face au climat et le partage des expériences au Sénégal ;un panel suivi de discussion a mis fin à l’atelier ;une occasion où les experts en changements climatiques des différents secteurs au Sénégal notamment le ministère de l’agriculture et de l’équipement rural à travers la direction de l’agriculture, l’Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la Météorologie, l’Union des Radios Associatives Communautaires qui ont discuté de l’impact des changements climatiques sur le Sénégal et de la manière dont le pays s’y adapte et des mesures d’atténuation de ses effets.

Ainsi le CCAFS a compris que l’aboutissement de telles options relève d’un ensemble d’actions coordonnées entre les agriculteurs, les chercheurs et les journalistes pour non seulement réorienter l’agriculture mais aussi bénéficier de politiques endogènes soutenues de mécanismes financiers revisités.

Regardez un reportage vidéo de l'atelier (par l'intermédiaire de Julien Chongwang, SciDev.Net)

Babacar Sene est un journaliste avec le Journal Agropasteur, au Dakar, Senegal.