Des recommandations adaptées au climat pour les régions cacaoyères de la Côte d’Ivoire
Des études climatiques prédisent une diminution significative des zones aptes à la cacaoculture en Afrique de l’Ouest en général et en Côte d’Ivoire en particulier. En réponse, ICRAF, en collaboration avec UTZ et Rainforest Alliance, travaille à développer, pour la Côte d’Ivoire, des recommandations sur les pratiques climato-intelligentes en cacaoculture. La présente étude a été réalisée dans quatre zones du pays pour inventorier, analyser et synthétiser les meilleures pratiques climato-intelligentes adaptées aux diverses catégories de ménages selon leur différences socio-économiques, de genres, d’ethnies, etc. Il s’est agi spécifiquement : (i) de catégoriser les ménages à partir de classements participatifs de bien-être dans chaque zone d’impact, (ii) d’associer les producteurs à des travaux d’inventaire-priorisation des pratiques climato-intelligentes, (iii) et d’identifier les incitations et acteurs utiles à l’adoption effective desdites pratiques climato-intelligentes. Les catégorisations participatives basées sur des critères sociaux et économiques ont montré que quatre catégories de ménages sont considérées par les habitants des zones étudiées : les aisées, les moyennement aisées, les peu aisées et les démunies. La catégorie des personnes moyennement aisées, hormis à Gagnoa, concerne plus de ménages que les autres, tandis que celle des démunis enregistre très peu de personnes (moins de 5%). Les ménages ont énuméré des pratiques climato-intelligentes dans chaque étape de l’itinéraire technique. La priorisation de ces pratiques s’est effectuée en regard des degrés d’utilité en termes de productivité agricole, de sécurité alimentaire, de génération de revenus, de résilience climatique et de services écosystémiques, sans oublier la prise en compte de la viabilité économique et de la capacité à être vulgarisée. Au bout de cette activité de priorisation, les pratiques ont été différentiées selon leurs scores totaux. Celles-ci constituent à ce stade des options valorisables pour une gestion durable de la cacaoculture face au changement climatique en Côte d’Ivoire. L’étude des incitations potentielles et les acteurs associés pour faciliter l’adoption desdites pratiques a montré que les producteurs ont déjà eu recours aux formations, aux prêts financiers, aux informations agrométéorologiques. En outre, les services météorologiques, les structures de recherches agronomiques, les organes de vulgarisation et d’appui rural tout comme le secteur privé (Coopératives, ONG, etc.) sont perçus par les producteurs comme des sources potentielles d’aide dans l’application des pratiques climato-intelligentes.
Citation
Kouame C. 2019. Des recommandations adaptées au climat pour les régions cacaoyères de la Côte d’Ivoire. World Agroforestry.