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Quand il est sorti il y a un an, le guide de formation Recherche sur le genre et les changements climatiques dans l'agriculture et la sécurité alimentaire pour le développement rural a été l’une des rares publications qui aident à sensibiliser les utilisateurs sur les liens entre le genre, le climat et la sécurité alimentaire.

En bref, le guide a pour but de mieux comprendre comment les agriculteurs hommes et femmes s'adaptent et atténuent les changements climatiques, en fournissant des méthodes et outils de recherche action participative.

Répondant aux demandes de la société civile, l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), avec l'appui du Programme de recherche sur le changement climatique, l’agriculture et la sécurité alimentaire (CCAFS) du CGIAR a maintenant mis à jour l’introduction et développé une nouvelle infographie sur le sujet. Tous les matériels ont également été traduits en deux nouvelles langues : français et espagnol.

"L'ambition était de s'assurer que le guide pourrait être consulté par des gens qui ne parlent pas anglais comme première langue. En faisant cela, nous espérons que de nouvelles régions, telles que l'Amérique latine, les Caraïbes et l'Afrique de l'Ouest, commenceront également à utiliser ce manuel," dit Sibyl Nelson, Chargé du genre à la FAO.

Avoir le guide en plusieurs langues va amener davantage de gens à aboutir à des résultats de recherche qui prennent en compte le genre. Cela contribuera à combler le gap de données et d’informations sur le genre dans le contexte de l'agriculture et des changements climatiques qui existe actuellement.

Plus d'informations permettraient d'améliorer notre compréhension de la manière dont les rôles socialement construits dans la société, pour les agriculteurs hommes et femmes, pourraient impacter l'adaptation climatique, » dit Jennifer Twyman, experte en genre au CCAFS.

Que trouverez-vous dans le guide ?

En utilisant les outils, les chercheurs peuvent apprendre comment les hommes et les femmes passent leur temps pendant la journée, qui fait quoi dans le ménage et dans la communauté et comment les agriculteurs hommes et femmes reçoivent les informations climatiques comme les prévisions météorologiques.

Le guide fournit également des méthodes pour recueillir des informations sur l'accès des hommes et des femmes agriculteurs aux ressources, tels que les prêts ou les connaissances, et leur prise de décision. Le plus souvent, les petits exploitants agricoles hommes et femmes des pays à faible revenu ont un accès inégal aux ressources productives, que le guide aidera à découvrir.

Le gap du genre dérange-t-il ?

L’accès inégal aux ressources est un problème. Les exploitations gérées par des femmes chefs de ménage sont souvent entre la moitié et les deux tiers de la taille des exploitations gérées par des hommes chefs de ménages. La question ici est, sans l'égalité d'accès aux ressources, il sera plus difficile pour les femmes de produire la nourriture nécessaire pour nourrir les affamés, mais aussi pour s'adapter aux changements climatiques.

Les chiffres de la FAO montrent que si les femmes avaient le même accès aux ressources que les hommes, elles pourraient augmenter les rendements de leurs exploitations de 20 à 30 pour cent. Cet écart de productivité est parfois dénommé le gap du genre dans l'agriculture.

Facteurs relatifs au genre, aux changements climatiques et à la sécurité alimentaire

Taille réelle

L'écart de productivité du genre est problématique, car les femmes jouent un rôle important dans la production alimentaire, en particulier dans les pays à faible revenu.

Une approche sexospécifique pour répondre aux changements climatiques dans l'agriculture est cruciale, car elle aiderait à faire en sorte que les priorités des hommes et des femmes soient prises en compte, afin qu'ils reçoivent le soutien et les ressources dont ils ont besoin, » dit Sibyl Nelson.

C'est là où le manuel entre en jeu. Il fournit les outils et les méthodes participatives pour veiller à ce que le genre se reflète dans la recherche et les résultats.

Mettre le guide à l'épreuve

Plusieurs équipes d'experts sur le genre et le climat ont vigoureusement testé le guide de formation sur le terrain. Grâce aux outils et méthodes, elles ont pu faire ressortir les différences liées au genre en ce qui concerne les activités et les pratiques agricoles.

Les chercheurs du Bangladesh, du Ghana et de l'Ouganda ont montré, parmi beaucoup de choses, que la capacité de voyager des hommes et des femmes diffère largement. Les femmes au Ghana trouvent difficile de voyager sur de longues distances, les empêchant d’apprendre d’autres régions sur comment ils font face aux changements climatiques.

Au Bangladesh, les traditions freineraient les femmes de voyager ainsi que d’obtenir des prévisions météorologiques qui permettraient aux agriculteurs, par exemple, de choisir le bon moment pour semer. Les tâches ménagères des femmes en Ouganda les empêchent de se rendre en ville pour acheter de nouveaux outils et graines si nécessaires.

Des recherches antérieures en Inde, où les outils et les méthodes ont été testés pour la première fois, ont montré que les hommes étaient plus enclins que les femmes à migrer en réponse aux changements des conditions climatiques. Le rôle traditionnel des hommes comme chef de ménage semble également amener à ressentir un stress accru pendant les périodes de faibles précipitations.

Ces types de contraintes doivent être reflétés dans tout projet d'adaptation aux changements climatiques. Les projets liés au climat qui ne sont pas sexospécifiques peuvent même échouer, car sans le genre ils n'abordent pas toute la question, conclut Jennifer Twyman.

Mais il faut plus de travail pour bien comprendre comment les hommes et les femmes s’adaptent aux changements climatiques et la façon dont leurs rôles dans la société peuvent être soit évités ou utilisés comme un tremplin vers le renforcement de la résilience.

Avec un guide sur le genre dans trois langues différentes, plus de chercheurs et de spécialistes du développement qui veulent vraiment aller au fond de ce domaine complexe sont maintenant en mesure de le faire. Et nous les encourageons !

Vous utilisez le guide pour la formation ou la recherche sur le terrain ? Ecrivez-nous et partagez votre expérience micca(at)fao.org

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