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La connexion entre parties prenantes de divers domaines est essentielle pour le renforcement de la résilience des chaînes de valeur agricoles

Les conditions météorologiques et climatiques entraînent des conséquences dramatiques pour les petits exploitants et les autres acteurs des chaînes de valeur agricoles dans les pays en développement, en particulier dans le Sahel ouest-africain.

L'analyse des chaînes de valeur existantes peut aider à démêler les relations complexes au sein des systèmes agricoles d'un pays, mais la prise en compte du changement climatique dans cette analyse fait souvent défaut. À ce jour, de nombreuses initiatives se sont concentrées uniquement sur le climat en relation avec la partie production de la chaîne de valeur, négligeant son impact sur les autres étapes clés qui concernent la récolte, le stockage, la transformation et la commercialisation.

Par ailleurs, si de nombreux travaux de recherche et de développement de technologies agricoles ont été menés, la mise à l'échelle de ces technologies demeure un défi à relever.

COMMENT FAIRE FACE À DE TELS DÉFIS ?

Face à cette situation, le programme de recherche du CGIAR sur le Changement Climatique, l'Agriculture et la Sécurité Alimentaire (CCAFS) met en œuvre le projet "Développement de chaînes de valeur et de paysages intelligents face au climat pour accroître la résilience en Afrique de l'Ouest" au Mali, au Niger et au Sénégal.

Le projet se déroule en collaboration avec les principaux acteurs du secteur agricole - ONG, organisations de producteurs, services techniques, institut national de recherche agricole, acteurs économiques, etc. - et est financé par l'Union Européenne (UE) et le Fonds International de Développement Agricole (FIDA).

L'approche "chaîne de valeur" est considérée comme une opportunité majeure pour mettre à l'échelle les innovations agricoles les plus prometteuses. Pour atteindre l'objectif de construire et maintenir la résilience de ces chaînes de valeur, le partenariat et la coordination entre les acteurs nationaux travaillant tout au long des chaînes de valeur dans les trois pays ont été cruciaux.

Les partenariats de collaboration offrent la possibilité d'aborder bon nombre de contraintes qui se posent lorsqu'il s'agit de l'adoption de l'agriculture intelligente face au climat (AIC) le long de la chaîne de valeur, et seront un vecteur pour la mise en pratique des technologies de l'AIC à une plus grande échelle.

L'INCLUSivite EST ESSENTIELLE

Une activité initiale du projet a consisté à travailler avec les acteurs et les parties prenantes du développement local dans les régions de Ségou (Mali), Tillaberi (Niger) et Kaffrine (Sénégal) pour identifier les chaînes de valeur prioritaires pour la mise en œuvre du projet. 

Grâce à un processus participatif avec les parties prenantes, les chaînes de valeur mentionnées ci-dessous ont été classées par ordre de priorité sur la base de leur résilience aux effets du changement climatique, du pourcentage d'employés qui y travaillent, ainsi que de leur valeur inclusive:

  • Ségou, Mali: le riz, le mil, la combinaison caprin/ovin, le niébé et le maraichage
  • Tillaberi, Niger: le riz, le mil et la viande rouge
  • Kaffrine, Senegal: la combinaison mil/sorgo, l'arachide, la filière caprine et les produits forestiers non-ligneux

Pour chaque pays, ces chaînes de valeur prioritaires ont été sélectionnées pour leur résilience actuelle et future ainsi que pour leur caractère inclusif (participation des pauvres, des femmes et des jeunes) et le pourcentage élevé de personnes impliquées.”

Source: Info Note

COLLABORer POUR DE MEILLEURS RÉSULTATS

Pour une meilleure intégration des stratégies d'adaptation au climat tout au long des chaînes de valeur identifiées, une deuxième activité a ensuite été menée.

Cette activité a consisté à mettre en place des plateformes permettant de réunir les acteurs du secteur local pour des discussions fructueuses. Les acteurs ont pu combiner leurs connaissances et leurs expériences, chacun ayant ses propres spécialisations et capacités d'adaptation au changement climatique et à la chaîne de valeur. Ces plateformes de discussion communes sont des espaces non seulement d'apprentissage, mais aussi de changement.

Par exemple, la plateforme collaborative au Mali a réuni de multiples parties prenantes, parmi lesquelles des agriculteurs, l'institut national de recherche, des commerçants, des transformateurs alimentaires, des professionnels des banques et des agents d'ONGs.

Il est ressorti des discussions entre membres de la plateforme qu'il existait un besoin pressant d'accroître la connaissance des techniques et des pratiques de la CSA pour améliorer la productivité. Ce besoin a été exprimé à la fois par les producteurs et les vendeurs de semences. Ensemble, en tenant compte des capacités de chaque partie prenante, les participants ont pu concevoir des solutions pour des problèmes spécifiques le long des chaînes de valeur prioritaires identifiées à Ségou, au Mali.

Ces plateformes sont mises en place sur initiative du CCAFS et les discussions sont surtout axées sur la qualité de la production, la productivité et les stratégies de mise sur le marché des produits. Composées de membres issus de l'ensemble de la chaîne de valeur, elles mèneront des activités dans le but de développer des solutions pertinentes et applicables sur la base des contributions des parties prenantes.

"Ce processus d'établissement de plateformes pour la mise à l'échelle des innovations dans les chaînes de valeur climato-intelligentes nous a permis de fournir des outils pertinents aux différents acteurs intervenant le long de la chaîne".

Daou Rokia Koné, Direction Régionale de l'Agriculture de Ségou

PROCHAINES ÉTAPES : CAS PRATIQUES DES VILLAGES CLIMATO-INTELLIGENTS

Les plateformes de discussion, qui fonctionnent selon des principes de transparence, ont l'avantage; non seulement; de faciliter l'intégration des techniques d'agriculture climato-intelligente; mais aussi; de permettre le partage d'expériences entre les différents secteurs d'activité impliqués dans le processus de la chaîne de valeur.

A la fin du mois d'octobre 2021, les acteurs auront également bénéficié de sessions de renforcement des capacités. Pour exemple, comme mentionné ci-dessus, les membres de la plateforme de l'équipe du Mali ont exprimé un besoin de renforcement des capacités dans les pratiques et les technologies des villages intelligents face au climat (CSV). En réponse à ce besoin, une visite au CSV de Cinzana est prévue pour septembre 2021 où les membres seront initiés aux pratiques et technologies pertinentes.

Ces visites de sites sont des occasions uniques pour les membres de la plateforme d'entrer en contact étroit avec des pratiques réelles d'AIC afin d'appliquer et de mettre à l'échelle l'impact de l'agriculture intelligente face au climat (AIC).


Depuis 2019, ces premiers travaux ont été initiés par le projet "Building livelihoods and resilience to climate change in East & West Africa" cofinancé par l'Union européenne (UE) et le Fonds international de développement agricole (FIDA). Ce projet vise à soutenir l'adoption à grande échelle de technologies et de pratiques agricoles intelligentes face au climat.